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•••   É𝐜𝐨𝐭 𝐝𝐮 𝐒𝐢𝐥𝐞𝐧𝐜𝐞   °°°

••• É𝐜𝐨𝐭 𝐝𝐮 𝐒𝐢𝐥𝐞𝐧𝐜𝐞 °°°

Dernier Vertige avant l'Oubli.


Petit supplément d'homme

Publié par ¤Fil@ment¤ sur 28 Juin 2010, 18:39pm

Catégories : #Souven@nces ()

 

 

          C'étaient vos années en italiques, ces innombrables fois où vous pensiez pouvoir suspendre le cours du temps pour y intercaler des jours à vous, des moments pour vous, des secrets pour l'éternitance. C'étaient ces pensums de petits bonheurs délétères, des haltères d'eau de jouvence extrudée d'on ne sait où mais néanmoins presque spontanément jaillies là, comme pour irriguer la coulée de rêves qu'il restait toujours à faire. Et il en reste encore tant à faire parmi les parois liquéfiées du fréquemment déraisonnable. C'étaient, au bout du fil de vos jours superbes, de divins amants d'instants, des éternités de papier. Et, finalement, la chose la plus futilement intéressante à retirer de ces aspérités où s'agenouillent vos idoles d'éphémèrances définitives est qu'il ne saurait en être autrement. Il ne saurait en naître autre part où l'inconscience promène parfois son esprit chagrin, sans autre souci que de chercher à connaître comment s'y rendre; pas pour quoi ni avec qui. Encore moins se poserait-on la question de savoir comment on en reviendrait. Si même il serait de bon ton d'en revenir; voire : de poursuivre l'avenir, et de voir venir l'histoire qui vous aura fait humains à peu près. Sans la moindre connivence politico-sociologico-absconse; sans la moindre passerelle astronomico-temporelle; et, surtout, sans la moindre allusion ethno-fantastico-hystérique : laissons les polémiques aux mycopolitisés, la terre en est plus remplie que de sable aussi mouvant que leurs idéaux. Car dans ces espaces prétendument inconnus où vous ambiancez les frontières onirisées à l'extrême et dont vous éternuez l'atmosphère, point de place pour les scissions d'âme : ici, et là, et partout où vous irisez les atomes spasmodiques de vos consciences italiques, seuls les rêves ont pied, et vous leur donnez le visage de vos souvenirs à venir, ces fantômes acrobates dressés sur l'épouvantail du cosmos, où le diaphane le dispute à l'évanescent...

... Mais toujours l'espace gagne et l'emporte sur le temps; à peine le temps de le vivre que le jour laisse passer la nuit si magnifiquement hideuse des chimères profanées. Une courbette légère à l'endroit du trou noir cossu où viennent s'échouer nonchalamment les songes non encore élucidés par les utopies d'hier et les illusions de demain. Le présent suffit à vos espérances. Le temps vous consume au moins autant que vous brûlez d'instants fumeux et fameux à raconter à vos armures d'étoiles, ces yeux béants qui vous tiennent lieu de regardaisons pharogènes. Le temps est splendide, le temps est infini, mais le temps n'est rien. Ou plutôt, n'est rien pour vous, n'y est pour rien sans vous, et vous comme lui allez votre sentier luminusculescent, idoine, vos chemins idiots mais si étroitement parallèles à la quadrature du cercle gérondif de vos cœurs époumonés d'abstinence tempusfugiticole. La mémoire collective ne dit pas lequel des deux s'est trompé de route. Ou quelle route s'est trompée de voix, tant vous chantiez plus fort que le mur du son...  

          Des années sans fin, des italiques par milliers, des souterrains d'aspirations magnifiques, des myriades d'éternités suppositoires, et une seule cheminée de fumet anodin comme échappatoire de paix. Qui elle non plus ne saurait être immobile sur le parquet flottant de vos doléances mystiques : le temps est carreleur, où diable trouveriez-vous une matière qui se figurerait lier le grès de vos envies et la jointure de vos réalités ? Nulle part le monde avance, nul ailleurs ne retient les limites indéfinies des univers de vos frondes apatrides; et même par-delà l'antimatière sulfureuse des poisons scientifurges ne trouverez-vous matière à vous déchaîner l'existence mieux que ne le font vos légendes enfantines, vos souhaits élastiques, vos rivages isocèles… Vos vivances anachroniques. Toujours anachroniques. Car toujours et irrémédiablement hors du champ de compétence des trous de verre que votre postérité autant que vos aïeux s'ingénient à ériger au milieu des piliers de la création, en feignant de ne jamais s'apercevoir que le verre ne peut percer l'or des rêves, le diamant des volontés, l'ordre tellurique des choses si hermétiquement apparentes. Si confusément cohérentes. Si intelligiblement abstruses. Las... Impitoyable est le temps d'y penser, imperturbable la pensée d'y être à temps. Et intense, si intense est l'éclat de ne vouloir que pluie au milieu des scories de l'âme : la vôtre est multiple, il est donc naturel que vous y sacrifiiez une au passage, pourvu que celles qu'il reste s'accommodent des fragrances permanescentes d'une journée sans fin ni soif, tout juste assoiffée de vide, de si vide plénitude. Intense noirceur que celle-ci : vibrant hommage que le souffle rend au vent, que le vent rend aux nuages, et que les nuages ne rendent que béats à vos yeux.

              L'allure du temps ne se souvient guère de vous avoir vue exister. Qu'il se hâte ou qu'il décélère, il ne vous rattrape jamais. Vous êtes sans doute trop passagère du train de l'existence. Et pourtant, la fulgurance de vos pensées atomiques prouve que vous êtes plus éternelle que l'éternitance elle-même : quelle nuit vagabonde sera assez éclairée pour en rendre compte ? Quelle journée plus sélène que les autres saura prolonger les crépuscules de rêves pour ne pas nier l'évidence ? Au bout de tant d'années passées sur l'échelle italique du possiblement sibyllimpide, la seule importance qui crève d'abstinence est la part d'azur que le ciel prend à la mer pour l'offrir en pâture aux moutons de cire où vous demeurez, immobile et si majestueusement ailleurs, en quête perpétuelle, démesurée, insalubre, d'une fraction de vivancitude. D'un soupçon de présence. Ce fantôme d'abondance dans le lit si grandiose de l'Être et de l'être sans. Sans jamais y être, sans jamais en naître. Mais en vie toujours... Tel était votre sens à exister à mi-temps ?

Un fantôme d'abondance... Un miroir pour l'Être, un vent à nul autre autre contre-sens. Du baume, enfin, pour panser les illusions d'une essence ?...

... Ou du non-sens. Ou de l'essence diaphanée assortie à la flore intestine des luttes éponymes : l'on m'a finalement raconté votre histoire, et, par égard pour votre aile d'aspérance inavouée, je ne parlerai de votre parcours complet qu'un peu plus tard dans l'éternité. Pour l'heure, et pour une litanie de moments indus, je dois simplement m'atteler à la tâche ingrâte de savoir qui peut être ce 'on' à qui je dois de vous connaître mieux que votre ombre. Souvenez-vous, c'était en 1994 avant l'Homo Internetus...

 

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