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Aucune inspiration, les mots sont en vacances, je me tuerai bientôt :
Que toute expiration me soit grandiloquence au port des mots-bateaux.
Le salut provisoire en guise d'avenir m'a promis le cosmos :
Des clichés illusoires, voleurs de souvenirs, se noient dans ma thermos.
Il fait bleu sur la terre, je m'éclaire à la Lune ; ma plume vole au vent
Qui soulève une haltère amante de callunes, beautés pour les vivants;
Je ne sais où aller pour mieux en revenir, des rêves pleins les mains.
Le verbe a détalé, accroché au menhir qui croise mon chemin ;
Il se peut qu'il revienne hanter mon abandon au carrefour des mots,
Peur antédiluvienne à demander pardon à l'encre des plumeaux :
Ecrire est nécessaire à l'inutilité pour être indispensable,
La phrase en émissaire a la futilité d'un toujours périssable.
Il se peut que je meure avant d'avoir vécu l'agonie de la joie,
Mais je veux la primeur de nos espoirs vaincus par l'astre villageois.
Demain j'étais géant à éteindre le peu qui surplombe le tout
Où l'aven est béant et le vide adipeux, et le bonheur itou.
Il ne veut pas mourir, le mot qui dit adieu à la fin de son temps,
Il veut juste sourire aux grammaires des dieux qui existent d'autant.
Ne plus jamais pleurer au diapason du ciel, quand il cherche un parcours
Qui ont fait se leurrer mes mots pestilentiels, et leurs pluies de discours.
Dans le maquis flagrant des pensées que forait ma jungle d'indolence,
Quel arbre est assez grand pour cacher la forêt de mon bruyant silence ?
De mes talents gâchés, je n'ai gardé qu'un mot, une brise, une frime,
Et je les ai fâchées, ces bosses de chameaux où ma plume s'arrime,
Pour tutoyer l'ennui, fourvoyer les vocables, et partir en vacances.
Un jour viendra la nuit qui rendra révocable affligeante Éloquence
Où je noie mon propos comme on noie son enfant, lorsqu'il ne naîtra pas :
Le Rien est un impôt que le Tout se défend de payer au trépas.
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France d'Amour - Que des mots - Via @FranceDamourmusique, chaîne YouTube