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•••   É𝐜𝐨𝐭 𝐝𝐮 𝐒𝐢𝐥𝐞𝐧𝐜𝐞   °°°

••• É𝐜𝐨𝐭 𝐝𝐮 𝐒𝐢𝐥𝐞𝐧𝐜𝐞 °°°

Dernier Vertige avant l'Oubli.


[Esquif]

Publié par ¤Fil@ment¤ sur 3 Juillet 2011, 14:22pm

Catégories : #Un tout petit mot ment..

Petit ange trop doux,

          Nous étions un soir amants, parents et aïeux à la fois; mais il nous manquait la foi, cette foi inhérente à la désespérance atrocement sublime de ce qu'il nous faut attendre. Attendre, oui, et de ce qu'il nous faut vivre pour espérer l'atteindre. Petite flamme comme perdue d'entre les rideaux d'acier de nos yeux si troubles, te voilà tour à tour mon enfantillage, mon ancêtre et ma descendance; mon passé comme mon avenir, puisqu'il ne reste rien de mon présent que je ne puisse offrir à ton bouquet de promesses. Petite soeur, petite soeur de coeur blessé, d'âme égarée et de drames à venir, où es-tu dans ces strates anarchiques ? Le soleil d'été qui pourtant brûle bien plus haut que nos ultimes volontés, ne brille pas assez pour témoigner de tout ce que tu manques à mon sang.

          Petit joyau d'éternité qui néanmoins est mort bien plus souvent qu'à son tour, aucun diamant n'est assez pur pour scintiller d'autant d'amour que tes cris jalonnant ma longue route d'hiver, passager quotidien du mouvant permanent; aucun de ses cristaux graphités par-dessous la face de la terre n'aura jamais l'éclat de ta science innée de ce qu'il reste à aimer.

          Petit jour tombé trop vite dans les lueurs perfides de l'ennui cristallisé autant par les ombres que par les désillusions aveuglantes des aurores plurielles et emplies d'horizons en jachères, où donc souffle le vent qui te voit danser ? Petite larme d'envie, de crainte et de désirs mêlés, chère furie et étrange, bien étrange folie destructrice arrimée à la raison du plus fortuné des âmes errantes, où gît le tombeau qui porte ton berceau ? Quel phare fantôme éclaire assez loin pour ramener à bon port le bateau qui transvase le tango de ton salut ? Au loin la vie s'en va, la nuit dernière j'ai tellement pensé à toi, que ce lointain qui s'approche à grands pas cadencés n'en finit plus d'éloigner mes ultimes peurs de te perdre pour de bon...

          ... Alors, ami, amie, amis d'ailleurs, proches d'ici, et ennemis intemporels des plus belles Amours, il n'est nul océan qui ne démonte à ce point la cruelle, mais si logique peine, qui justifie qu'aujourd'hui tu manques à ce qu'il reste de mon coeur. Je n'ai jamais cessé d'aimer, même lorsque je me suis tué cent fois et que je suis revenu d'autant; même lorsque l'aïeul comme la progéniture se tenaient, debout sur la plage du monde,  main dans la main sur le seuil de ce rivage maudit - mais doux, si doux - et se transfiguraient jusqu'à ne devenir qu'un. Une seule ombre en partage du rien à venir, du tout à donner, et, surtout, surtout, de la fontaine d'Aimer qu'aucune larme n'aura réussi à tarir. Pas même la mienne. Pas mienne la même. Que dieu se mette soudain à existationner l'espace d'une micro-éternité, et il verra comme je T'aime. Comme je Vous aime. Je vous aime. Alors pourquoi diable ne puis-je aimer que l'Absence ?

          Je te semble sans doute désespéré, désespérant : je te l'accorde volontiers; et pourtant... Et pourtant, tu n'as pas la moindre idée des réserves de bonheur dont j'ai parsemé mon âme. Et puis... Riez, car voyez comme je ris. Et puisqu'aimer est un luxe, que le sentiment supérieur d'empathie irraisonnée, car déraisonnable, est interdit à toute lubie d'ineffable vérité, de profondeur et d'essence primaires, voici que j'emmerde royalement la somme de prohibitions qui font le monde tel qu'il ne devrait jamais être : j'aime. J'aime aimer; j'aime comme l'amour apprend à aimer Autrui et Soi; qu'il vienne, soit et demeure, et après lui le déluge. On lui survivra bien, comme on a déjà survécu à toutes les prochaines apocalypses que le dieu Argent & Pouvoir et la déesse Ambition & Démesure ont enfantées par milliers.

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