Prête-moi ta plume, pour écrire un mot...
Ce n'est pas écrire que d'usiner le Verbe jusqu'à ce qu'il n'en reste que de la poussière de silence. Ni travailler la lettre à la chaîne pour qu'il en sorte une circonstance d'esthétique. Ce n'est pas troubler l'ordre commun des phrases, des vocables, des langues et des langages, les enfermer dans une centifugeuse non-conforme qui aurait pour nom 'cerveau', et claquer des doigts fiévreux et impatients en espérant qu'il en jaillisse un diamant de lyrisme : il ne serait taillé que dans l'ignorance, l'impotence et la suffisance. Ecrire serait une semence, dont on n'a toujours pas trouvé l'engrais. Et 'on' ne connaît pas les règles du 'je'; là où, pourtant, le jeu en vaudrait la chandelle.
Ma chandelle est morte, je n'ai plus de feu.