Illustration : J-J Goldman - Puisque tu pars. Via deezer.com
Pleut-il à ton départ ?
Le temps a eu ta part,
et l'Aube a jeté l'ancre
au son de mon sang cancre.
Il faudrait que l'on sache
où le silence cache Extrait Le Lac, A. de Lamartine. Illustration via images Google
un peu de ses secrets
à l'Ombre des discrets...
Je ne dois plus pleuvoir
sur tes quais d'or ivoire :
tant que tu laves l'encre
au bout de nos échancres,
il reste de la place
où saigner nos mélasses.
Pleuvra-t-il au retour
de nos châteaux sans tours ?
Le pont est sans levis,
mais le plomb meurt nos vies,
saturne tes seins d'encre,
où le mot laid veut l'ancre
apportée par nos soins
pour y botter les foins
de nos amours jetables :
Simili véritables !....
Ce que tu es fugace
au fond de mes Sargasses;
Viens, je te ressuscite
ici où je tacite.
J'aime l'éternité
de l'effet mérité
de ceux qui lèvent l'encre
à écrire encens d'ancre :
un bout de leur histoire
au milieu de dortoirs
où seuls dorment les morts
remplis de leurs remords
de n'avoir pu aimer
que l'ancre inanimée...
Pourquoi faut-il partir
en pages de martyrs ?
Il nous suffit qu'un livre
ouvert sur un dégivre
offre une Aube nouvelle
à nos coeurs sans cervelle;
c'est certain, il pleuvra
tant que l'ancre mouvra
au rythme de l'amer
qui emplit l'éphémère
alité en vains coeurs
si fiers de leurs lits-coeurs.
Il faut vivre à présent
au son du mieux-disant :
Voici, l'encre est jetée
sur notre probité.
Sur les quais d'au revoir,
à nouveau se mouvoir !?
Aimons-nous autrement,
puisque Lettre nous ment
Que....