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•••   É𝐜𝐨𝐭 𝐝𝐮 𝐒𝐢𝐥𝐞𝐧𝐜𝐞   °°°

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Dernier Vertige avant l'Oubli.


L'autre moitié du Monde (7)

Publié par ¤Fil@ment¤ sur 30 Novembre 2012, 22:54pm

 

         Place Stendhal, 17h30 heure de Jupiter, minuit moins dix, heure de ma chambre. Place Stendhal où tu n'as toujours pas ta place, le monde est fou quand tu ne le rêves plus. Le rêve est inutile s'il n'y a pas le monde pour le hanter. Le chanter, place Stendhal à l'architecture hétéroclite, cette ville est à notre image : elle fut belle dès demain, les structures et les formes entassées dans le seul souci de ne pas faire mentir le chaos de l'Univers, ou tout au moins la minuscule partie de lui qui git dans un périmètre limité.

Place Stendhal et sa fontaine au milieu, mais au milieu de quoi, de qui, de quelle saison, époque, civilisation ? Fontaine exclusivement où chaque jour à la même heure, tu coules un bain de jouvence à la mémoire de nos défaites à venir. Car elles viendront, emmitouflées dans leur manteau de gouttelettes émancipées de cette fontaine, sur cette place abreuvée aux torrents des pas de ces gens comme des bougies, ces êtres comme des larmes, une vie pour chacun et le même dieu pour personne. Source amovible de leurs créances quotidiennes, l'eau qui y étincelle donne un nom à chacun de leurs pas. Parfois le ciel se drape de moins de solitude que le vent qui la génère, et tous les quidams indexent la terre à l'aune d'une foi sans lune, bientôt la place s'enfoncera dans la nuit docile où d'autres figurants interchangeables d'une même scène jouée par milliers attendront que l'aube sonne à l'entrée des artistes enterrés sous les dalles de Stendhal, place immensément ingrate qui ne saurait t'accueillir qu'en intermittent du spectaculaire renouvellement quotidien du néant. Ce néant qui nous va si bien, à nous qui ne lui demandons rien d’autre que de se taire pendant qu’on parle à nos ectoplasmes. Stendhal en gourou perspicace, un endroit proprement sale avec des pas perdus pour tout le monde. Mais jamais pour toi, qui ne fais que les supposer quand tu règles tes pieds de poésie parallèle dans l’empreinte de vies trop anonymes de ces gens. Viens ma fugace, on a encore quelques balades dans les rêves de fourmis à faire avant que l’aube électrise ce qu’il reste d’une trace de l’Homme. Place Stendhal comme ces mille autres sphères étranges qui connaissent le charmant privilège de me voir t'extirper d'une saloperie de ligne. De bus, de coke, de roman. De vie. Retiens ça sur nos ardoises, et raye ce lieu des destinations où j'ai subodoré, connasse, que tu flamboyâs jamais. Quelle est donc cette part du monde où il ne faut pas que tu te damnes ? Viens ma fugace, le temps se heurte.

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