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C’est ton pas qui t’allège à ton dieu surpuissant,
Quand ma plume est de neige, et mon encre de sang.
La vie n’est que manège au seul tour mugissant
Pour ma plume de neige et son encre de sang :
Un jour, un sortilège; une nuit, bénissant;
Nos plumes se font neige en l’encrier de sang.
Ton pas laisse une trace, un trou dans l’atmosphère,
Que ta mémoire efface, à l’orée satisfaire
Au souvenir d’en face, un Mémoire d’enfer.
Je suis dans l’existence un peu de ton hasard,
Et beaucoup d’inconstance, où le ciel est lézard
Qui change de couleur autant que de chemise :
Il se fait racoleur pour si peu d’entremises.
Nous atteindrons le monde à l’endroit parallèle
Où ta parfaite osmonde a crû battant du zèle.
Quand plus rien n’est à croire, à part survivre à Tout,
Chaque Ailleurs est mouroir pourvu qu’on le tatoue.
Mon pas demande « où vais-je ? » à mon pied décroissant,
Des pieds pour vers de neige, alexandrins crissant
Sur un sol florilège énamouré pour cent :
Puisque ton cœur s'enneige au nerf concupiscent,
Transforme en privilège un sentiment blessant,
Car ma plume est de neige, et ton encre de sang.
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