Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

•••   É𝐜𝐨𝐭 𝐝𝐮 𝐒𝐢𝐥𝐞𝐧𝐜𝐞   °°°

••• É𝐜𝐨𝐭 𝐝𝐮 𝐒𝐢𝐥𝐞𝐧𝐜𝐞 °°°

Dernier Vertige avant l'Oubli.


L'autre Moitié du Monde (13)

Publié par Fil@ment sur 28 Août 2012, 05:07am

Catégories : #*L'autre Moitié du Monde*, #When You Are An Angel...., #~*~ azur@etoile.net ~*~

(......)

 

          Cent fois j'ai commencé à t'écrire cette lettre, cent fois je ne l'ai jamais terminée. Et c'est précisément parce que je ne l'ai jamais écrite que tu n'auras jamais à la lire, à la subir ou à t'en affranchir. Car c'est dans mes yeux, et nulle part ailleurs, que tu avais la réponse. Non, pas dans mes yeux-là qui se détournent du monde (ceux-là, je les ai fermés il y a bien plus d'une étoile) ; non, pas ceux-là, plus jamais ces yeux-là. Mais mes yeux de l'intérieur, ceux du Petit Prince, cet enfantin regard qui fait qu'on a beau écarquiller les yeux, "on ne voit bien qu'avec le cœur".

        Si tu scrutes bien autour, si tu examines alentour, et que tu t'attardes sur chaque pièce plus ou moins bancale qui commande au devenir de ce monde, tôt ou tard tu t'apercevras combien tu en faisais partie. Que tu en étais même un rouage essentiel, et que, depuis que tu as cessé d'en dérouler la mécanique pour ne plus en rouler que les mécaniques, tu ne fais plus rien d'autre que manquer à ce qui subsiste dans la part d'ombre qui tant de fois t'a servi de Nuit, de Silence et de Fuite. J'y ai élagué le vide qui comblait ton existence exhaustive -et néanmoins, ô combien en perpétuelle rupture de stock d'Amour, de Présence et de Partage...- Mais loin de moi aujourd'hui l'idée d'évasion. On n'échappe jamais à ce qu'il adviendra de l'histoire personnelle qu'on a bafouée et/ou changée, selon le tempérament que mère Nature a mis sur notre parcours. Ni toi ni moi n'avons jamais réellement cru au "destin" en tant que sort fatidique, qu'irréfragable chemin, ou qu'originel parchemin écrit d'avance sur lequel on n'aurait absolument aucune influence autre que celle de lui donner finalement raison quoi qu'il arrive. Et pourtant, toi comme moi aurons tout fait, et sciemment le plus souvent, pour que, au bout du compte, ce que nous avions cru notre fin mot de l'histoire soit exactement celui-là même que nous pensions éviter par tous les moyens du monde. Et, à l'heure aveugle de ces yeux que nous posons sur le tracé unilatéral d'un sortilège dont nous taisons le nom pour n'avoir plus à faire semblant d'y croire, nous n'aurons réussi qu'à interférer exclusivement avec tout ce qui nous échappe par nature, par la force des choses : rien de ce sur quoi nous avions prise n'a été modelé par nous ;  et, parallèlement, tout ce qui nous était par essence interdit - car hors d'atteinte - nous aura sauté aux yeux d'évidence et d'artifices, tellement nous pensions avoir les rênes de cet Ultime ordre-là. Fichtre ! Combien présomptueux nous avons été, à jouer ainsi avec une destinée qui n'aurait de sens que pour Ceux qui n'auront jamais à la vivre. Combien paresseux, ignorants et utopistes nous sommes-nous montrés à l'égard du Sublime Vain Fondamental qui nous gouverne. Fallait-il être né sous une autre étoile que celle-ci pour que nous réalisions enfin qu'il existe toujours plus futile que la futilité-même ?...

          ... Il n'y avait, décidément, rien que j’aie jamais écrit que tu n'aies un jour à déchiffrer. Aussi, prends tout mon amour et garde tout le reste. Rien de ce qui existe dans le cadre de l'homme n'a de sens au-delà de ceux que lui donnent des intelligences, des versatilités, des époques... Des âmes... Des Histoires imbriquées dans le courant du temps qui passe mais qui ne panse jamais. N'en pense rien. Des éternités entières de mortels qui s'ingénient à braver l'éphémère pour tenter de lui rappeler son rôle dans l'existence. Or, ce n'est pas un jeu auquel on joue sans brûler la cire de ce qui nous tient lieu d'ailes. Voilà pourquoi je n'y joue plus depuis mille fins du monde quotidiennes : j'en ai eu assez de gagner toujours le droit de perdre, et de recommencer sans fin. Et tu vois, tout cela, tu le savais mieux que l'enfer ne saura jamais le sort que lui réservent nos âmes damnées. C'était là, dans les yeux de mon cœur, juste sous tes yeux à toi, et tu as passé ton temps à les identifier péremptoirement comme d'insolubles hiéroglyphes, quand tu savais pertinemment, tout au fond de toi, que c'était la clé de ta survie bien avant la mienne. Veux-tu à présent me laisser crever en paix ? Je t'en sais gré, comme toutes ces immenses fois où tu prenais notre étoile pour une bougie de pacotille.

  (...)

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !